Que le monde est grand à la clarté de nos imaginaires !
Que le monde est grand à la clarté de nos imaginaires ! D’un plan sur la comète jusqu’au centre de la terre, c’est un voyage vers la dernière frontière que nous vous proposons à bord du vaisseau Mémonum.
L’édifice ici représenté serait un projet d’observatoire de l’architecte Pierre-Jean Blanc dont l’échelle gigantesque fait penser à l’architecture parlante de Claude-Nicolas Ledoux, l’un des principaux créateurs du style néoclassique. Ce dessin doit également être mis en parallèle avec une étude d’un autre architecte, Jean-Jacques Lequeu, dont l’œuvre se caractérise par sa grande singularité. On peut alors se plonger parmi les quarante-huit constellations existantes ; celle de la Licorne s’observe de tous les points terrestres, excepté au niveau des pôles. Sa grande occupation du ciel rappelle qu’elle fut une créature légendaire importante du monde occidental chrétien jusqu’à la Renaissance.
Qu’est-ce qu’une carte topographique si ce n’est une image abstraite? Car lire une carte n’est pas seulement une approche pragmatique d’un terrain à travers ses courbes de niveaux, c’est aussi une invitation au voyage. Cette carte manuscrite géologique de Neffiès – commune de l’Hérault à proximité de Pézenas - et ses alentours, étonne par son rendu approximatif et non documenté comme son absence d’échelle. Il s’agit certainement d’une ébauche en vue d’un document plus exigeant.
Lorsqu’elles ne sont pas un spectacle de désolation, les ruines peuvent s’appréhender comme une véritable poétique de l’espace. Cette eau forte du peintre baroque italien Bernado Minozzi montre une mise en scène des ruines, un genre pictural qui s’est développé au XVIIIe siècle. Les vestiges ou vedute réinventent les monuments du passé selon les caprices de l’auteur. Un contresens artistique qui souligne le triomphe indéniable de la nature sur le travail éphémère de l’homme dans sa quête à esthétiser le monde.
Qui n’a pas vécu la révélation d’un paysage lors d’un voyage et ne s’est posé la question « Est-ce bien réel ce que je suis en train de voir ? » Cette lithographie restitue un paysage bien réel, celui de la vallée de Gripp au cœur du massif des Pyrénées dans la vallée de l’Adour de Gripp, sur le versant est du col du Tourmalet et à l’est du pic du midi de Bigorre. Cette vue est l’œuvre du peintre et lithographe Jean-Louis Tirpenne connut pour sa maîtrise du paysage. Il a d’ailleurs contribué à l’ouvrage monumental de Taylor et Nodier, Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, notamment dans sa partie consacrée aux Pyrénées.
A la nuit tombée « Faisons nos coups à la brune ; Heure où tous les chats sont gris ».
Cette gravure est tirée d’un tableau du peintre paysagiste Aernout van der Neer, spécialiste des paysages nocturnes au XVIIème siècle. A propos de la lune, Eratosthène pensait que ses reliefs circulaires étaient les murailles de gigantesques cités…
« Les prisons imaginaires de Piranèse théâtralisent l’enfermement à travers des « constructions compliquées, avec leurs volées de marches en forme d'énormes vis ou de presses, avec leurs leviers, leurs treuils, leurs cordes et leurs chaînes pendantes comme des instruments de torture architectoniques. ». Dans cette extrait d’Un monde à part, l’auteur polonais Gustaw Herling-Grudziński commente l’œuvre carcérale de Piranèse, réalisée entre 1745 et 1761, composée d’une quinzaine d’eaux fortes. L’artiste italien s’affranchit des proportions vitruviennes au bénéfice d’une imagination audacieuse où le spectateur lui-même semble enfermé.
Ce sépia représentant La grotte des Demoiselles à Saint-Bauzille-de-Putois dans l’Hérault fait partie du fonds d’atelier de Jean-Marie Amelin, constitué de plus de deux mille dessins qui traitent de Montpellier et ses environs.
L’auteur s’inscrit dans un engouement pour le voyage pittoresque caractéristique de la première moitié du XIXème siècle, où les artistes considèrent « ce qui mérite d’être peint » dans l’esprit du Romantisme : communion avec la nature dans son aspect sauvage et mystérieux, plongée dans l’inconscient, goût pour l’irrationnel.
La grotte comme lieu poétique invite celui qui ose s’y aventurer à une certaine introspection, bien loin des considérations de la surface.